France Barter

Commerce
75 - Paris
Île-de-France
SCIC

2014
Le troc collaboratif des entreprises

Cabinet d’avocats échange conseil juridique contre espaces publicitaires dans les médias ; Salle de réunion disponible à Paris contre refonte du site Internet…Voici le type d’annonces que l’on peut trouver sur France Barter ("barter" signifiant troc en anglais). La plateforme, lancée en 2014, s’est inspirée d’une forme de commerce très répandue dans les pays anglo-saxons, le troc entre entreprises.

"Sans sortir de trésorerie, notre réseau permet aux entreprises qui n’en auraient pas forcément les moyens ou qui n’auraient pas les bons contacts d’avoir accès à des biens ou des services", résume Samuel Cohen, président de France Barter. Le réseau regroupe aujourd’hui 1 500 entreprises, représentant 300 secteurs, essentiellement des TPE-PME.

Une centaine de trocs sont enregistrés chaque mois. Ces transactions se font via une monnaie virtuelle, le Barter. Pour entrer dans le réseau, les entreprises s’acquittent d’un abonnement annuel de 235 euros et dressent la liste de ce qu’elles peuvent proposer et de ce dont elles ont besoin. Chacune ensuite fait son marché. Leur compte Barter démarre à zéro, et dès qu’elles réalisent une opération, elles reçoivent des factures qui seront débitées ou créditées sur leur compte Barter sous la forme de compensation de factures.

Nuit d’hôtel dans un établissement membre, invendus, produits agroalimentaires bruts, matériel informatique reconditionné, location de salles de réunions… Le montant moyen des transactions s’établit entre 2 000 et 2 500 euros. "Nous prélevons des commissions sur chaque opération, 5 % sur les achats, 5 % sur les ventes", explique Samuel Cohen. Les entreprises fixent elles-mêmes les coûts des services qu’elles vendent. Mais comme dans tout acte commercial, il peut y avoir négociation.

L’autre particularité de France Barter est qu'il s'agit d'une coopérative dans laquelle chacune des entreprises membres est sociétaire. Elles participent donc aux décisions stratégiques. "Nous avons pensé que le fait de les mettre au cœur du réacteur était la meilleure façon de les impliquer et d’instaurer une relation de confiance, cela est primordial car les membres contractent des créances et des dettes", précise le cofondateur de la start-up.

Par ailleurs, l’entreprise a mis en place des indicateurs d’impact pour évaluer les effets de son activité comme par exemple la revalorisation des actifs inutilisés ou les dynamiques de coopération locale qui émergent via la plateforme. "Notre système, basé sur une notion d’économie collaborative, circulaire et de proximité, favorise en effet le développement de relations commerciales entre entreprises situées dans une même zone géographique. Ce n’est plus le facteur prix qui est pris en compte mais les facteurs de proximité et confiance qui deviennent intéressants dans le cadre d’un échange. On réintroduit ainsi de l’humain dans le business", se félicite Samuel Cohen.

Site web